J'enclenche le coupe circuit et presse le démarreur. Instantanément le bruit sourd du moteur envahit l'habitacle tandis que les vibrations font trembler la frêle caisse. Je m'attendais à du spectaculaire, mais pas à ce point ! La bien plus puissante (et bestiale) Audi LMS est de loin moins démonstrative.
Et pourtant, l'auto s'élance avec la facilité d'une citadine diesel dans la voie des stands. Je teste les freins, et libère l'auto en désactivant le limiteur dans la voie d'accélération. C'est parti pour deux séances de quatre tours.
Hurlement du moteur, sifflement de la boîte entrecoupé des claquements de la transmission, l'ambiance est apocalyptique, et l'accélération brutale. Le premier tour servira à s'habituer, et déjà on déboule dans la longue ligne droite. 220, 240, 260 ? À essayer de lire la vitesse sur le compteur je manque de mordre l'herbe dans la légère inflexion à droite qui précède le gros freinage. Dans les rétros, une volutes de fumée blanche : sans ABS, on bloque vite les épais pneus, et il faut manier la pédale du milieu avec délicatesse.
Le Mugello avec ses innombrables virages gauche-droite (et inversement), permet de vite pointer du doigt le petit défaut de la Trofeo : avec son moteur avant, celle-ci s'avère un peu pataude en entrée, puis légèrement flottante en courbe; pas du genre à vous faire franchement suivre la trajectoire idéale. Elle est loin d'une efficacité redoutable, donc, mais finalement assez amisante à conduire... un feeling que l'on pourrait presque qualifier d'« à l'ancienne ».
Finalement, c'est peut-être un beau compliment pour cette auto de Gentleman Driver, aussi agréable à contempler qu'à piloter. Une voiture de course qui plait aux esthètes autant qu'aux bons vivants, voici un concept que V12-GT ne peux qu'approuver.
Anthony Lago
V12 GT
L'émotion automobile