Nous n’aurons pas besoin de cet artifice aujourd’hui, avec le soleil brûlant de la Côte d’Azur.
A son arrivée, la F50 provoque un choc visuel, et même à Monaco où les voitures d’exception sont « monnaie courante », elle est le centre de toutes les attentions.
Pourtant, ce n’est rien à côté de l’effet provoqué par son échappement libéré, qui trahit les origines de la bête : la mélodie est quasi-identique à celle d’une Formule 1.
Sur ce point, la F50 n’a jamais été égalée, même pas par la 599 GTO ou la Porsche Carrera GT, qui étaient jusqu’alors mes références en la matière.
Côté sensations, le supercar n’est pas en reste et offre un plaisir exceptionnel. A bord, il règne une impression de sécurité, grâce à une position très basse et une monocoque enveloppante qui empêchent les remous. L’habitacle spacieux offre un sentiment de liberté. Un vrai bonheur.
Sur la route, la F50 se révèle beaucoup plus souple et maniable que sa grande sœur la F40. Les accélérations sont moins brutales, mais tout aussi impressionnantes. Il ne faut pas oublier que le V12 développe la bagatelle de 520 chevaux. Le moteur porteur fait vibrer la caisse en permanence, et donne vraiment au conducteur la sensation de faire corps avec l’auto. Impossible de ne pas ressentir chaque petite imperfection de la route. Certes, ce n’est pas très confortable, mais c’est le prix à payer.
Nous éviterons tout de même de faire de longs trajets : entre ce manque de confort et la sonorité ultra-violente du moteur, il y a de quoi être rapidement épuisé. Est-ce que cela suffit à bouder la F50 ? Non, car en termes de sensations et de plaisir, rarement une voiture de route aura été aussi efficace.
Jules Chazals
V12 GT
L'émotion automobile