L’accession à l’habitacle de cette Quattroporte me laissait un sentiment mitigé.
Les onze centimètres gagnés sur l’empattement par rapport à la précédente génération sont parfaitement tangibles, à l’arrière en particulier. Notre banquette, en configuration deux places, permettait d’apprécier un trajet au long cours dans un confort souverain, le tout en emportant un tiers de bagages supplémentaires.
Côté conducteur, la séduction est de mise. Qui pourrait résister au dessin sobre, pur et aérien de cette planche du bord ? Le combiné d’instruments, bleuté en son fond, élégamment lisible.
L’ergonomie est de bon niveau et le levier de commande de la boîte de vitesse tombe naturellement sous la main.
A mon sens, la plus grande réussite est néanmoins à mettre au crédit du volant. Bien dimensionné, il est cerclé sur certaines versions d’inserts en bois. Son moyeu triangulaire est soutenu par deux inserts chromés invoquant le célèbre triangle.
Puis au fur et à mesure des kilomètres mon attention se porte sur les détails, sur la boutonnerie, sur les matériaux utilisés. Là je prends toute la mesure des travers de l’industrialisation globale.
Monsieur Marchionne, je sais que le groupe Fiat doit faire du profit et rationnaliser ses coûts, je sais que vous ambitionner de hisser Maserati sur la voie de l’industrialisation et de la production en série. Tout cela est très louable. Mais, en aucun cas, je ne veux des gros boutons poussoirs, du cuir, du système de navigation, des pâles imitations de bois et de chrome d’une Chevrolet. Pas dans ma Quattroporte à plus de 100.000 euros !
A la décharge de Maserati, le privilège qui nous a été accordé, cet essai hâtif impliquait la prise en main de modèles de présérie, ayant pour inconvénient que certains détails n’aient pas encore trouvé leur fini définitif.
La nouvelle Quattroporte change de cœur. Un V8, toujours, mais à double suralimentation cette fois. Il s’agit d’un 3.8 à injection directe et double turbo. La puissance est conséquente, 530 chevaux, le couple colossal, 710 Nm. Cette nouvelle configuration a permis à la Quattroporte, d’augmenter sa puissance de 18 % et son couple de 39 % !
Selon la version officielle, le V8 serait un moteur Maserati. Etonnant que Marchionne n’ait pas poussé le recyclage transversal aux marques du groupe. Question de communication sans doute, ou de prestige…
Maserati ne laisse guère de choix de la transmission. C’est tant mieux. La boîte automatique ZF à huit rapports est seule en scène. Elle pèse 4kg de moins que l’actuelle boîte 6. La Quattroporte est équipée en série d’un différentiel à glissement limité et pourra être commandée avec une transmission intégrale.