Dès les premiers virages, l’équilibre de la MC Stradale impressionne. Il faut dire que contre toute logique pour une voiture dont le moteur est disposé à l’avant, elle offre une répartition des masses de 48/52, avec une prépondérance sur l’arrière. Le comportement fait donc penser à celui d’une Mercedes SLS (autre GT à moteur en position «centrale avant») mais en plus vif et réactif. La direction se montre très précise et informe parfaitement le conducteur de se qu’il se passe sur la route. Et comme le pédalier est parfaitement dessiné pour freiner du pied gauche, vous pouvez réagir en une fraction de seconde et guider la Stradale là où vous le désirez.
Sa limite d’adhérence est extrêmement éloignée et lorsque l’asphalte est bon il serait déraisonnable d’aller chercher ses limites sur route ouverte. Mais quand le bitume offre moins de grip et que vous continuez à attaquer, elle glisse d’abord des quatre roues. Si vous le désirez, vous pouvez alors transformer cette tendance en une jolie glissade des roues arrière, pour autant bien sûr que vous sachiez doser l’accélérateur. Même ceux qui laisseront l’ESP branché pourront y prendre du plaisir car celui-ci laisse la voiture dériver gentiment avant d’intervenir en douceur.
Comme dans le même temps les freins et la boîte répondent parfaitement aux attentes, le plaisir est intense. Finalement, on en vient même à regretter que le moteur n’offre pas une bonne cinquantaine de chevaux supplémentaires, preuve de l’efficacité et de l’équilibre hors du commun de cette voiture qui constitue la bonne surprise du début d’année. Les 25.000 euros de complément exigés par Maserati sont en tout cas parfaitement justifiés. Cela correspond d’ailleurs à peu près au supplément demandé par Porsche pour une GT3 par rapport à une 911 Carrera S. Pas un hasard !
Stéphane Lémeret
V12 GT
L’émotion automobile