Pour transmettre sa cavalerie au sol de manière optimale, la BMW Série 1M Coupé s’octroie les services d’un différentiel puisque seules ses roues arrière sont motrices, voilà qui promet, en ce dimanche matin où les pluies diluviennes s’étant abattues durant la nuit ont rendu la chaussée grasse aux meilleurs endroits, détrempée ailleurs.
Heureusement, l’ESP veille au grain. Peut-être un peu trop même, se déclenchant plus souvent qu’à son tour, au moindre gravier sur la chaussée ou démarrage insistant. Heureusement, deux autres modes nettement plus joueurs sont proposés. Le premier permet de se faire largement plaisir tout en conservant une certaine sécurité, laissant gaiement dériver le postérieur à la remise des gaz en n’intervenant qu’au dernier instant, lorsque l’arrière ne demande plus qu’à passer devant. Le troisième mode est bien sur la désactivation pure et simple de l’artifice, nécessitant alors de sérieuses compétences en matière de rodéo pour garder le contrôle de la bête. Car ici plus rien ne contient sa fougue, et une simple pression savamment dosée en sortie de courbe permet de lancer l’auto dans de longues glissades !
Le soleil faisant son œuvre, le bitume s’assèche, et notre rythme s’accélère. Entre les épingles lentes et les courbes rapides, la Série 1M Coupé bondit de virages en virages avec une agilité toute féline, plongeant les occupants au fond de leur siège à l’enfoncement de l’accélérateur avant de jeter le train avant à l’intérieur du lacet au freinage suivant, l’arrière s’enroulant alors gentiment dans le sillage. Une technique à laquelle on acquiert d’autant plus vite confiance que la direction est parfaitement paramétrée et millimétrée, mais qui ne semble pas être au goût des freins (notre voiture d’essai affichant déjà quelques kilomètres au compteur), dont le bruit et l’odeur qui s’en dégagent nous font renfrogner nos ardeurs après seulement quelques répétitions de l’exercice.
De quoi apprécier durant les derniers kilomètres le confort préservé des suspensions qui permettent d’envisager tout à fait sereinement les longs trajets, bercé par la douce mélopée feutrée de l’échappement qui se mue en un viril cri bestial à la moindre sollicitation de l’accélérateur. C’est d’ailleurs à quelques centaines de mètres de notre lieu d’arrivée que nous nous sommes rendus compte que l’autoradio était resté en sourdine toute la journée !
Nicolas Morlet
V12-GT
L’émotion automobile
Photos : Nicolas Morlet et BMW