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Continuation ou reconstruction ?

Jaguar Type D vert Sport & Collection 2009 3/4 arrière gauche filé

C.R. Ghislain Balemboy

Nous allons essayer de départager tout cela en strates, afin de "hiérarchiser" par degrés les copies, de la plus authentique à la plus vile, en prenant pour exemple une Jaguar Type D :

Pièces manquantes : réservée aux Classic de course prestigieuses, Bugatti 35, Jaguar Type C ou Porsche 917, cette catégorie est née de l'habitude des constructeurs de transférer les numéros de châssis ou de moteurs d'une course à l'autre, afin de changer une mécanique "incognito" lors d'une course, ou d'éviter de payer des frais de douane. De plus la mécanique pourrait avoir été vendue séparément à une écurie de course privée. Un collectionneur pourrait aussi avoir vendu sa Jaguar Type D en pièces détachées, le moteur à un anglais, le châssis à un japonais, la carrosserie à un américain, tout en conservant les papiers. Quelques années ou décennies plus tard, chacun va donc reconstituer une Jaguar type D complète, en fabriquant ou en achetant les éléments manquants. Ces reconstructions sont sujettes à des litiges et font l'objet d'une côte amoindrie, au cas par cas.

Continuation : certaines Classic refusent de mourir. Il est tout a fait possible aujourd'hui d'acheter une Cobra ou une Ford GT40 neuve, avec un numéro de série "officiel", car les droits de fabrication ont perduré ou ont été cédés. Caroll Shelby aurait "découvert" dans un coin de son atelier quelques dizaines de châssis de Cobra, et vous propose donc une 427 neuve et authentifiée par lui-même ! La Ford GT40 n'a quasiment jamais cessée d'être fabriquée, Saphir ayant racheté les droits à John Wyer en 1979.

Papiers FIA : afin de pouvoir participer à un vraie compétition automobile historique, et non pas une épreuve de régularité, une Classic doit être "homologuée" FIA. Il suffit donc de présenter au commissaire une Jaguar Type D conforme au modèle, avec un numéro de série adéquat, et cette Type D sera acceptée dans la plupart des compétitions historiques, sans être systématiquement distinguée d'une Type D.

Artisanat : certains ateliers britanniques ou italiens sont capables de vous recréer de toutes pièces quasiment n'importe quel modèle de Classic historique. Cela permet à un amoureux du modèle, mais qui ne peut ou ne veut pas dépenser un forte somme (l'économie est substantielle, une Lynx ou autre copie coûtant dans les 250 000 Euros contre environ 2 millions d'euros pour une Type D), de rouler avec son modèle fétiche. Quelques très belles copies de Type D ont ainsi été réalisées dès 1968 par un pionnier en la matière, Lynx, que l'on peut tout a fait confondre avec une Type D. Leur carrosserie est évidement en aluminium martelé à la main, leur moteur identique à l'original, et tous les accessoires sont conformes. Le plus étonnant est qu'une Lynx patinée par 30 ans d'usage peut avoir un aspect plus authentique qu'une Type C sortant d'une restauration de type "Pebble Beach".