Page 4 / 4
Debriefing

Après cette aventure, Derek Bell nous fait part de ses impressions. « Je pilote la Speed 8 une à deux fois par an, et ça reste donc un moment très impressionnant. C’est l’une des voitures de course les plus efficaces qui soit et elle est grisante à piloter. J’aurais d’ailleurs bien aimé pouvoir la piloter durant les 24H du Mans, mais elle arrivée trop tard. En 2001, j’étais déjà trop vieux », sourit le pilote. « C’est vrai que c’est une voiture assez physique à piloter, particulièrement le modèle de 2001, qui est dépourvu de direction assistée, contrairement à la Speed 8 2003. Par contre, la boîte séquentielle apporte un gros avantage en termes de confort. Elle permet d’économiser une bonne part d’énergie. D’abord car on conserve les deux mains sur le volant : on ne débraye plus et on ne doit pas aller chercher le levier de vitesses ; et en plus, cette position permet de bien se caler dans le siège. Cela évite d’être ballotté et donc de se fatiguer. Sans compter que cette boîte est très efficace et rapide. Je pourrais également freiner du pied gauche, mais ça fait 35 ans que je m’applique à freiner du droit, alors… ».

Eric Van de Poele vient aux nouvelles, sourire aux lèvres. « Alors, impressionnant ? ». Il suivait Derek Bell sur la piste, au volant de la Speed 8 2003. « J’ai roulé en 2001 et en 2002 aux 24H du Mans avec la Bentley Speed 8. Aujourd’hui, vous avez eu un aperçu de ses capacités ; mais c’est encore plus impressionnant sur les circuits rapides, où l’on sent très fort l’appui aérodynamique en courbe. Et en course, l’auto pousse encore plus fort, car ici, elle est légèrement bridée par une gestion moteur revue pour plus de fiabilité », précise le pilote belge.

Vous vous demandez sans doute si Derek Bell a réellement « attaqué » durant cette démonstration ? « Disons que j’étais à 90% de mes capacités. J’aurais encore pu gagner au freinage, mais pas vraiment au niveau de l’adhérence en virage, sauf en adaptant la suspension », conclut le pilote britannique, qui nous a donc fait partager la plus grande partie de son talent. Une démonstration que l’on n’oubliera pas de sitôt…

 

Olivier Maloteaux.