En 1994, Senna passe à la concurrence. Après avoir lutté contre l’écurie Williams Renault, il rejoint ses rangs aux côtés de Damon Hill. Cette saison est un peu particulière. La réglementation technique a changé, imposant aux écuries de délaisser les assitances électroniques au pilotage. Suspension actives, anti-patinage, ABS, directions assistées sont bannies. Malgré deux pole positions, les deux premières courses de la saison vont à veau l’eau.
Le grand Prix de Saint-Marin prend une tournure tragique. Le vendredi, lors des essais, Rubens Barrichelo fait une violente sortie de route et est emmené blessé à l’hôpital. Lors des essais qualifs, Senna est à nouveau le plus rapide, mais Roland Ratzenberger perd l’aileron de sa Simtek et sort de la piste. Son décès est constaté durant son transfert à l’hôpital. Senna accuse le coup.
Le lendemain, le départ de la course est marqué un accrochage entre Pedro Lamy et JJ Lehto. Après quelques tours de neutralisation, la course reprend et Senna, alors en tête perd le contrôle de sa F1 dans le virage de Tamburello…Ayrton Senna n’est plus !
Faites un tour sur le net, regardez les vidéos des exploits du Brésilien. Délaissez le voyeurisme des images de son accident. Concentrez-vous sur la valse de ses roues, sur les trépidations de son volant, sur les ruades de ses monoplaces, sur sa technique, ses dépassements. Lisez, allez au cinéma et essayez de comprendre ce qui se passait sous le casque jaune, ce pourquoi Senna était un surhomme. Un type beau, athlétique, riche, célèbre, animé par une volonté inextinguible, doté d’une incroyable compassion. Vous mesurerez alors le drame de son décès et comprendrez pourquoi le Brésil perdait en 1994, l’une de ses plus grandes figures. En regard de cela, les trois jours de deuil national décrétés par le brésil paraissent bien dérisoires…
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Photos : Raymond Huysmans