L’exemplaire de notre essai est particulièrement rare, étant un cabriolet usine de première génération.
Son allure élégante est due à la finesse de certains détails, dont les pare chocs et le pare brise sans traverse supérieure.
Tout cela lui donne presque une allure de Figoni, et contraste finalement assez nettement avec les modèles de série II, dont les pare chocs plus massifs et les phares intégrés, ainsi qu’une dose de chromes supplémentaires ont plutôt nuit à la silhouette. Son état est irréprochable, ayant bénéficié d’une très belle restauration.
Je « monte » à bord, en prenant soin de bien refermer la lourde portière, dite « suicide », car ouvrant d’avant en arrière. Un tableau de bord mêlant avec élégance sport et luxe me fait face. Le superbe alignement des compteurs noirs Jaeger Paris est mis en valeur par le contraste avec la superbe sellerie en cuir de luxe, épais et souple à la fois, qui recouvre tout l’habitacle, dont les passepoils et les piqures sont impeccablement exécutés.
Un coup de starter, deux ou trois pressions sur l’accélérateur, et quelques tours de démarreur suffisent à réveiller le beau six cylindres qui sommeillait depuis quelques semaines. Le ralenti élevé génère un niveau sonore impressionnant, où transpire déjà l’héritage de la course, plutôt que le raffinement des concours d’élégance...
Un petit temps d’accoutumance est nécessaire pour se remémorer le fonctionnement de la fameuse boite de vitesse dite « Préselective Wilson ». Il suffit en fait d’engager le levier de vitesse situé à droite du volant sur la position souhaitée, de 1 à 4 pour les vitesses, ou alors la marche arrière ou le point mort. Il faut ensuite actionner la pédale d’embrayage, très ferme, ce qui provoque l’enclenchement ou le changement du rapport.
Attention toutefois a débrayer d’un geste décidé, sans finesse. Faute de quoi, le mécanisme de la boite vous renvoie brutalement la pédale dans le pied gauche, ce qui projette votre mollet vers le haut, et donc votre genou dans le volant. Je l’ai appris à mes dépends, ayant oublié cette « subtilité » de la boite Wilson…