Je tourne autour de l'animal, intimidé, ne sachant pas trop par quel bout le prendre. Il faut dire qu’elle impressionne, avec son allure de bête des Hunaudières, et que je ne me sens pas l’âme ni les compétences d’un Pescarolo…
Il est temps d’y aller, je me glisse dans l’habitacle (plus facile à dire qu’a faire, car le portillon est très étroit…) et je m’installe tant bien que mal dans le petit baquet.
Le cockpit est minuscule. La largeur aux coudes est ridicule, malgré la largeur de la carrosserie, au point faire passer une Mini MkI pour une Phantom VI !
Les garnitures en vinyle noir et la faible hauteur des vitrages me donnent l’impression d’être enfermé dans un cachot. J’essaye d’allonger les jambes, mais je bute vite contre le pédalier, logé tant bien que mal au fond d’un puit étroit. J’ai des visions de cauchemar digne du film LeMans de Steve McQueen : pourvu qu’elle ne prenne pas feu !
Je me console en admirant la batterie de cadrans et en saisissant le volant qui tombe naturellement en main.
Je mets le contact, la pompe à essence se réveille et se met à gaver les gros carbus qui trônent au centre du V8. J’actionne le démarreur, et le huit cylindres s’éveille dans un grondement de tonnerre, amplifié par les résonances de l’échappement.