Cette Dino n'est pas anodine, dans le sens où elle arbore le célèbre écusson de la collection du Mas du Clos sur les ailes avant. En effet, nous avons sous les yeux #01312 ayant été la propriété du célèbre collectionneur Pierre Bardinon.
Fruit du dessin d'Aldo Brovarone, officiant chez Pininfarina, la 246 GT, large et basse, ne donne pas pour autant l'impression d'être trapue, grâce, notamment, à son arrière fuyant. Tout en courbe et étonnante, la lunette arrière, de forme concave, dont les côtés gracieusement continués par la carrosserie contribuent à l'impression de cet arrière fuyant. Les différents chromes, entourant les vitres ou faisant office de pare-chocs, donnent un côté classieux à une ligne résolument sportive, un mariage réussi. A noter, également chromé, le petit rétroviseur rond, d'origine modeste (Fiat), est ici très bien intégré et ne dénature en rien la ligne. Ce dessin, tout en courbe, très sensuel, marque une époque bien révolue.
L'intérieur fait passer la toujours récente F430 Scuderia pour une bourgeoise suréquipée. Ici, pas de fioriture, c'est minimaliste : deux sièges baquets en skaï, un levier de vitesse, un volant. Du coup, on est surpris d'avoir finalement un espace très correct, même pour les grands gabarits. Derrière le volant, nous trouvons tout de même une instrumentation très complète comprenant, entre autres, un compteur de vitesse, un compte-tours, une jauge de carburant ou encore la température d'eau et d'huile.
Mais une fois sur la route, bien installé dans le siège baquet, nous regardons les galbes de cette Dino, au niveau des ailes avant, directement par le pare-brise, ou l'aile arrière gauche par le seul rétroviseur extérieur dont elle est équipée. Le volant à jante épaisse bien en main, il s'agit d'enclencher la première vitesse. A l'instar de la marche arrière, cette dernière n'est pas toujours aisée à passer et il faut la forcer. Une fois en marche, la boîte ne demande plus cet effort bien qu'actionner la pédale d'embrayage s'apparente à une séance de step. Le long levier nécessite de bien décomposer les mouvements, mais verrouiller les rapports dans la traditionnelle grille chromée est un plaisir devenu trop rare pour ne pas en profiter pleinement.