Contact. Le six cylindres à plat monté en porte-à-faux arrière s’éveille discrètement et bourdonne. Sa sonorité se veut métallique à souhait. Quelques coups de gaz suffisent pour s’en rendre compte... En passant la première, l’embrayage surprend par sa docilité et la commande de boîte par ses rapports courts et fermes. Il ne faut donc que quelques centaines de mètres pour réaliser qu’on est au volant d’une bête de course. En écrasant la pédale de droite et en passant les rapports à la volée, cette 911 scotche littéralement ses occupants à leur baquet. Si la poussée est forte et se révèle linéaire, elle s’accompagne également d’une sonorité indescriptible passée les 5000 tours. De plus, l’aiguille ne peut s’empêcher de monter encore plus haut et d’aller titiller le rupteur. A ce moment là, un sourire béat illumine le visage du pilote ; à croire qu’il vient d’atteindre le nirvana automobile !
Séance de shooting oblige, les passages devant les objectifs se répètent inlassablement pour le plus grand plaisir du pilote. Car, les va-et-vient - à des vitesses inavouables confirmant les données du constructeur (0 à 100 km/h en 4,1 secondes et vitesse de pointe de 312 km/h) - lui permettent de découvrir à quel point la prise de roulis est inexistante et la tenue de route phénoménale. En vérité, seul, le dosage de la pédale des freins peut lui jouer quelques tours s’il a débranché le contrôle de trajectoire PSM. A cet instant, il joue en effet sans filet. Et, malgré un freinage mordant, les lois de la physique sont impénétrables ! Avec 435 chevaux sur le train arrière, si cette Porsche ne pardonne donc pas le moindre écart de conduite, elle se révèle toutefois accessible à l’apprenti pilote. Paradoxe allemand ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, avec sa suspension active préservant au mieux les lombaires, cette 911 GT3 se révèle également idéale tant pour affronter la circulation au quotidien que les échappées belles sur circuit. Comme carte de visite, il est difficile de faire mieux, non ?
Laurent Norro
V12 GT
L’émotion automobile
Photographe : Ghislain Balemboy