La prise en main de cette GT-R 2011 surprend car l’ancienne n’était pas aussi communicative. Parfaitement installé et pouvant tout contrôler sur l’écran central toujours très «Playstation», le conducteur a vite fait de se prendre pour un pilote. Surtout lorsqu’il aborde le mythique circuit de Spa-Francorchamps ! Premier réflexe : relever les trois «boutons magiques» sur le mode «Sport».
Vous bénéficiez alors d’un amortissement plus ferme, d’un différentiel central plus «fermé» et d’un ESP plus tolérant. Dans ces conditions, la GT-R est diabolique d’efficacité et de facilité. Pour peu que vous connaissiez un peu les courbes du «plus beau circuit du monde», vous pouvez y abattre des chronos extraordinaires, sans doute pas très éloignés des 2 minutes 30 sur sol sec. Dans les conditions du jour, avec encore quelque taches d’humidité, je ne vois pas quelle voiture de série aurait pu suivre, puisque la GT-R dispose bien sûr toujours de quatre roues motrices.
Le moteur offre quant à lui du petit plus qui lui manquait avant et se montre nettement plus rageur. Plus musical, aussi, ce qui ajoute évidemment au plaisir général. Quant à la boîte, elle reste ce qui se fait de mieux en matière de rapidité et de douceur des passages. A noter que Nissan a fiabilisé cette dernière mais qu’après quelques essais de «launch-control», elle se met automatiquement en mode «sécurité», le temps de refroidir.
Reste à déconnecter totalement l’ESP pour quelques tours encore plus sportifs. Là, ça devient du vrai pilotage car si elle est plus efficace que l’ancienne, la nouvelle GT-R est aussi plus pointue. Ses nouveaux réglages de géométrie, de barre stabilisatrice et d’amortisseurs (sans oublier les pneus Dunlop Sport MAXX) ont surtout amélioré le grip du train avant et il faut donc composer avec un arrière très mobile au lâcher de freins, en milieu de virage. Ca aide à tourner mais mieux vaut être concentré et conscient de ses propres limites car aux vitesses atteintes, cela peut vite devenir dangereux. Mais rappelons que si le conducteur ne se sent pas tout à fait à l’aise, il a la possibilité de laisser l’ESP branché, quitte à ce que ce soit en mode sport. Les freins enfin, un peu plus grands qu’avant et surtout mieux ventilés, semblent tenir le coup. Qui dit mieux !?
Stéphane Lémeret
V12 GT
L'émotion automobile