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Sur des rails !

Lamborghini Huracan LP610-4 blanc 3/4 avant gauche travelling penché

En mode confort, ce qui impressionne le plus au début, c’est la rapidité et la douceur de la boîte double embrayage. Sans doute la meilleure réalisation du moment : on ne sent absolument pas les changements de rapport ! Mais si cela vous manque, vous pouvez passer en mode «Sport» ou carrément «Corsa» à l’aide d’un bouton situé sur la branche verticale du volant. Là, on ressent quelques à-coups, mais jamais rien de très brutal. Comme le «manettino» de Ferrari, ce commutateur rouge influe sur toute une série d’autres paramètres, comme le son du moteur, la dureté des suspensions (avec l’option amortisseurs magnétiques) ou l’intervention des aides électroniques. Ce petit rectangle est un peu moins naturel à utiliser que la fameuse «roulette» Ferrari mais le résultat est comparable.

La deuxième chose qui impressionne, c’est le moteur. Grâce notamment à l’adoption de la double injection, le V10 est passé de 560 à 610 chevaux et se révèle«plein» à tous les régimes. Il reprend en effet avec vigueur à tout moment (420 Nm dès 1.000 tr/min !) et émet un joli bruit aigu mais pas assourdissant. En modes Sport et Corsa, on tombe quand même un peu dans la caricature, avec des déflagrations (certains écriraient des «pétarades» !) assez amusantes même si elles ne sont pas très naturelles.

Au fil des kilomètres, les sièges restent confortables, compensant la dureté inévitable des suspensions. Point de vue comportement routier/tenue de route enfin, je vous mentirais si je vous parlais de sous-virage ou de survirage, tout simplement parce que… je n’ai pas réussi à atteindre la limite d’adhérence de cette voiture durant cet essai routier. J’ai pourtant fait trois fois la même route sinueuse et bien asphaltée, en augmentant le rythme et la brutalité de mon pilotage mais jamais l’Huracan n’a bronché. C’est à la fois très impressionnant car cette auto donne l’impression de pouvoir passer à fond partout (grâce aussi à la précision de sa direction)… et terriblement frustrant car vous avez le sentiment d’évoluer sur des rails. Sur une même route, avec une Ferrari 458, vous pouvez vous prendre pour un pilote en jouant avec l’équilibre de l’auto. Avec cette Lambo, vous avez plutôt l’impression d’être un conducteur de… TGV. L’ouragan est donc particulièrement bien maîtrisé !

Stéphane Lémeret

V12 GT

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