La Speciale étonne (et détonne !) surtout au-dessus de 5000 tr/mn. C’est vraiment à ce moment là que le fossé avec une Italia se creuse. Le déferlement de puissance est impressionnant et la force latérale encaissée (jusqu’à 1.33G) est à réserver uniquement à ceux qui ont le cœur bien accroché. Il sera bien dur de retrouver une telle décharge d’adrénaline par la suite. Cela vaut aussi bien pour les accélérations, les passages en courbe ou les freinages ! Pour stopper son missile Ferrari s’est servi des solutions développées pour la monstrueuse LaFerrari et ses 963 chevaux. Les Brembo mettent du cœur à la tâche et ne vous prennent jamais en défaut. Il en va de même avec les Pilot Sport Cup 2, le modèle de plus extrême de la gamme Pirelli qui équipe également la Porsche 918 Spyder. Quand je vous dis que cette Speciale a tout d’une très grande… !
Elle a même l’humilité de faire croire à son conducteur qu’il est un fin pilote grâce au système SSC (pour Slide Slip Control). Ce système intelligent compare l’angle de la dérive de l’auto avec sa trajectoire idéale. Si la dérive est trop importante il bloque le différentiel électronique et fait intervenir l’anti patinage afin d’obtenir une adhérence optimale et l’équilibre idéal. Traduction : cela vous permet de partir en glisse en toute sécurité tout en ayant l’impression d’être un champion de drift. Emotions garanties ! Il faut toutefois savoir raison garder car la limite entre le contrôle et le décrochage n’est jamais très loin et cela peut s’avérer dangereux. Surtout sur la route car disons-le clairement : ce n’est pas la terrain de prédilection de cette 458 Speciale. Le seul endroit où vous pourrez tenter de l’exploiter pleinement c’est sur un circuit. Si vous n’êtes pas un pistard dans l’âme je vous conseillerais plutôt d’acquérir une 458 Spider, plus polyvalente et plus confortable.
Avec la 458 Speciale Ferrari a réussi (comme de nombreuses fois au cours de son Histoire) à trouver le compromis pour homologuer une voiture de course sur la route, ce qui vous permet de vous rendre sur les circuits avec votre auto et sans avoir recours à un mécanicien. Comme à l’âge d’or du sport automobile…
La question que je me posais avant cet essai revient désormais : Comment Ferrari va-t-il réussir à faire encore mieux ? Réponse avec le prochain modèle !
Laurent André
V12 GT
L'émotion automobile