Puis, c’est la surprise. L’itinéraire tracé par Bentley m’emmène sur l’airfield de Cochstedt. Rappelez-vous, nous testons une Bentley Speed ! Pour une question logistique, je me retrouve au volant d’un coupé Speed. W12 prépares-toi ! L’instructeur m’indique la voie à suivre pour rejoindre une extrémité de la piste.
Mon pied droit déforme l’épaisse moquette. Le W12 souffle, chante, gronde comme un beau diable et la Bentley s’élance comme un Lancaster en période belliqueuse. En 4,4 secondes je suis à 100 km/h. Cinq secondes plus tard, le cap des 160 km/h n’est plus qu’un souvenir. Le paysage défile, le marquage au sol pourrait occire un épileptique.
200, 250, 270, 290,… Je cesse d’observer le compteur juste avant le « STOOOP » hurlé par le guide qui fait les frais de ma soif de vitesse.
Un vent fort, une piste en légère côte me priveront de la vitesse maximum. Nous aurions pu essayer ! Le champ de betteraves prolongeant la piste avait l’air accueillant.
Mon trop court galop d’essai se termine par un exercice de freinage en manœuvre d’évitement, avec et sans freins en carbone. Plus que convaincu par leur puissance, leur endurance et la confiance qu’ils apportent au conducteur de ce missile en smoking, je signale qu’une option à 10.000 euros sur un véhicule dont le tarif début à 190.000 n’a rien de mesquin.
C’est séduit par le conséquent cabriolet que je viens d’essayer que je rejoindrai l’aéroport. Ivre de vitesse, apaisé par le luxe de ce bel objet, je suis convaincu que la Speed est une supercar à part. Sans délaisser l’exclusivité que se doit d’offrir une Bentley, elle dispense suffisamment de dynamisme pour les amateurs de sport tout autant que pour ceux qui aiment à traverser les continents en se mesurant aux horaires trains à grande vitesse.
Le meilleur des deux mondes ? A n'en pas douter !