En Mustang sur la Route 66
Get your kick’s !
Bien plus qu’une simple route, la Route 66 est un véritable symbole des Etats-Unis. Construite au milieu des années folles, elle a été le témoin privilégié des jours glorieux de la jeune nation, mais aussi de ses heures les plus sombres. Rencontre avec le cœur de l’Amérique le long des 2.968 miles d’un mythique ruban d’asphalte qui court de Chicago à Los Angeles.
Au début du siècle dernier, la conquête de l’Ouest américain va bon train. Le plus gros frein à son expansion reste le manque de moyens de communication, puisque seule une voie ferrée permet une liaison aisée avec le territoire californien. Le réseau routier n’en est alors qu’à ses balbutiements, et se frayer un chemin par les pistes au milieu du désert de l’Arizona est une redoutable épreuve.
Cyrus Avery, alors président de l’Associated Highways Association propose le 11 novembre 1926 de définir un itinéraire qui permettrait de rejoindre Chicago, alors première ville du continent, à la côte Ouest. C’est ce qui fut fait, en connectant plusieurs tronçons de route existant pour donner naissance à une appellation qui fera rêver des générations : Route 66. Elle ne sera complètement asphaltée qu’en 1937.
Et pour qu’un mythe en rencontre un autre, c’est au volant d’une Ford Mustang Cabrio que nous prenons la route sur Adams Street en direction du sud pour quitter la ville d’Al Capone. En Illinois, premier des huit états traversés, il est toujours possible de suivra le Route dans sa quasi-totalité. Il faut dire que, bien qu’elle ait été officiellement déclassée en 1985 à la faveur des Interstate, elle continue à être utilisée un peu partout par le trafic local.
C’est donc à un rythme détendu que nous découvrons les premiers vestiges de l’itinéraire, notamment au travers de Joliet, ville des Blue Brothers, mais aussi du Chicagoland Speedway qui accueille notamment les épreuves de Nascar.
Et déjà, les premiers signes des glorieuses années de la route apparaissent : motels défraîchis (mais toujours en activité pour certains), Buick, Studebaker et autres Cadillac abandonnées sur le bord des routes, comme «oubliées» là par un dépanneur au milieu des années 60; sans oublier bien sur un nombre incalculables de garages & stations-service en attente de jours meilleurs.
L’Illinois se poursuit jusqu’à Saint-Louis, et son arche métallique monumentale, nous faisant traverser d’immenses étendues dépourvues de civilisation, pour notre plus grand plaisir et celui de notre monture ! L’auto n’est pas de celles qu’il faut faire valdinguer dans les virages, mais plutôt qu’il faut laisser monter dans les tours jusqu’au bout des longues lignes droites, lui permettant de libérer toute sa fougue. Mais l’on reste quand même sur nos gardes, car les indestructibles Ford Crown Victoria des Sheriff embusqués ne sont pas rares à l’approche des agglomérations, si petites soient-elles.
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