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Destins croisés

Jacques Swaters 275 GTB

Au lendemain de la guerre, pour se défouler et oublier les horreurs de celle-ci, le jeune homme se lance dans la compétition automobile. Elle est sa seule passion d’alors ! A l’Université où il étudie le droit, il faut dire que Jacques Swaters s’ennuie à mourir. En 1948, on le retrouve donc aux 24 heures de Francorchamps. La fin de cette édition marque une double rencontre : celle du victorieux Luigi Chinetti et de son incroyable bolide. « Le coup de foudre fut immédiat. Avec ses formes, son moteur douze cylindres en V et sa sonorité envoûtante, cette voiture me fascinait et j’en suis tombé éperdument amoureux ; comme un gamin de 20 ans quand il rencontre la plus merveilleuse des femmes. », explique-t-il le sourire aux lèvres. A partir de ce jour, il ne s’endort que difficilement et ne rêve plus que d’une chose : piloter à son tour une Ferrari.

Son rêve devient réalité deux ans plus tard. Au volant de plusieurs Ferrari, il se fait remarquer certes, mais reconnaît vite qu’il n’a ni le talent, ni le coup de volant d’un grand champion. Pour Jacques Swaters, l’heure de la reconversion passe donc par la création de l’Ecurie Francorchamps. Celle-ci lui permet de faire courir les champions de l’époque, mais également d’approcher d’un peu plus près Enzo Ferrari. « Au début des années 50, quand j’allais à l’usine acheter des voitures pour l’écurie, je n’étais en contact qu’avec le bras droit du Commandatore. », souligne-t-il, « Je n’apercevais Enzo que de loin. En vérité, il faudra que j’attende le début de la décennie suivante pour que nous partagions notre premier repas dans sa cuisine. » Ce repas marquera le début d’une longue et solide amitié. « Enzo et moi avions une passion commune : la compétition automobile. Mais, nous savions pertinemment bien que l’argent était le nerf de la guerre. Lui construisait donc des voitures particulières et, moi, je me suis mis à les vendre pour entretenir l’écurie. », confie Jacques Swaters. En vendant des Ferrari par le biais du Garage Francorchamps, Jacques allait devenir l’un des premiers importateurs exclusifs de la marque. Et ce, comme le pilote Luigi Chinetti, qui fut le premier à mettre en place un réseau commercial en France, avant de s’attaquer aux Etats-Unis.