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Sur les traces d’un gentleman driver

Porsche 3.0 RSR blanche vue détail aile vant gauche.

La voiture qui s’expose à vos yeux est une vraie, un irréprochable vestige. En fait, il s’agit de la dernière 3.0 RSR produite par Porsche en 1975. Vendue en janvier au concessionnaire New Yorkais, elle devint rapidement la propriété d’un gentleman driver canadien d’origine allemande, Ludwig Heimrath.

Heimrath fait l’acquisition de la voiture en 1975 et s’engage dans le Camel GT Challenge Series, championnat de grand tourisme américain. Face à lui, Hans Johackim Stuck, les très affutées BMW 3.0 CSL et les surpuissantes Chevrolet Corvette et Camaro. Après un abandon en février durant les 24 Heures de Daytona, Heimrath, fait montre d’un remarquable coup de volant et parvint à mener la vie dure à ses concurrents. Les courses sont longues et intenses, les pilotes ne se font pas de cadeau et malgré tout, Heimrath engrange des résultats honorables, dont deux troisièmes positions à Mosport et Elkhart Lake. Malheureusement, lors de la finale du championnat, sur le mythique et exigeant circuit de Daytona, dans un virage rapide, aux limites de l’adhérence, Heimrath perd le contrôle de sa 911 et en écrase toute la partie avant. Le canadien commande immédiatement une nouvelle caisse à l’usine et y transfère la mécanique, sans manquer de faire réparer, chez Porsche, le châssis original.

Et elle est là ! Devant nous ! La vraie, celle qui s’est fait refaire le nez chez Porsche en 1975 ! Leurs techniques chirurgicales étaient au point. Seul un œil avisé peut en déceler la cicatrice. Longtemps abandonné, le châssis s’est vu transplanté une mécanique conforme à ses origines. Vous avez donc sous les yeux une pièce historique, tout droit issue de la saison 1975 et maintenue en parfait état de fonctionnement, prête à courir.

Les peintures de guerre qu’affiche « notre » RSR sont scrupuleusement identiques à celles de la saison 1975. Elles lui ont été restituées par son actuel propriétaire, à la suite d’un long et fastidieux travail de documentation. Ces couleurs sont celles d’un brasseur allemand, Henninger qui soutint quelques temps le canadien.