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Echappées belles

Jaguar XKR Cabriolet noir face avant travelling penché

C.R. Ghislain Balemboy

Contact. La Jaguar s’éveille avec un grondement de V8 rageur et quelques coups de gaz suffisent pour comprendre qu’il va y avoir du sport ! La Rolls Royce, quant à elle, n’émet pas le moindre son véritable ; sa mécanique n’osant point troubler la discussion de ces occupants.

Au fil des kilomètres, en fonction de la pression exercée sur la pédale de droite, ces cabriolets dévoilent toutefois leur véritable nature. La Rolls Royce se laisse ainsi conduire du bout des doigts et son V12 de 6,75 litres (développant 460 chevaux à 5350 tours et délivrant un couple de 720 Nm) lui assure une douceur de fonctionnement à nulle autre pareille. L’impression de voguer est une évidence. Cela dit, s’il faut augmenter le rythme, la réponse est immédiate. D’ailleurs, le passage de 0 à 100 km/h ne lui demande pas plus de 6 secondes et la vitesse de pointe flirte avec les 240 km/h. Magnifique !

A la différence de la Drophead Coupé, la XKR aime être malmenée et sa mécanique le lui rend bien. Avec ses 510 chevaux sous le capot, la charge du huit cylindres ne révèle aucun temps mort. L’aiguille du compte tours virevolte à tout va et les rapports s’égrènent sans le moindre à coup. Résultat, la poussée est toujours constante et la vitesse devient vite inavouable. Pour couronner le tout, les envolées de cette Jaguar s’accompagnent d’un concerto de rugissements, et le couple élevé conjugué à la présence d'un autobloquant électronique permet d'entretenir de longues dérives dans les courbes, façon "drift"... Passer inaperçu relève donc de l’exploit... Question performances, enfin, la Jaguar passe la barre des 100 km/h en 4,8 secondes et limite sa vitesse de pointe à 250 km/h électroniquement.

Avec des comportements aux antipodes l’un de l’autre, ces cabriolets s’entendent sur un point : la préservation les lombaires. Il faut dire que les suspensions de ce duo filtrent à merveille les imperfections du réseau. Elles sont agréablement fermes sur la Jaguar et moelleuses à souhait sur la Rolls Royce. De plus, la rigidité des structures en aluminium renforce l'impression de solidité qui émane de ces carrosseries et contribue à l'agrément de conduite. Dans pareilles conditions, les passagers peuvent profiter du moindre rayon de soleil et des paysages qui défilent à haute vitesse.

Impossible de départager nos belles anglaises. Une seule solution : acquérir les deux, afin de profiter du meilleur des mondes sur quatre roues. Car, la Flying Lady et le Jaguar cohabitent parfaitement sous le même toit. A bon entendeur...

Laurent Norro

V12 GT

L'émotion automobile

Photographe : Ghislain Balemboy