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Dieu du vent et des supercars

Pagani Huayra bordeaux vue de la face avant

© CM-Arte.com

Les turbos soufflent en nous à en déchirer les tympans. On comprend bien pourquoi l’auto porte le nom du Dieu des vents andins : avant même de la voir arriver, nous entendons son souffle envahir la nature environnante.

De l’intérieur la sonorité évoque d’une certaine façon celle de la Bugatti 110, mais en plus intense, plus fort, beaucoup plus raffinée. Croyez-le ou pas, mais c’est fortement agréable.

Nous sommes dans de l’émotion brute, violente. Les sens sont totalement déstabilisés. Il y a bien longtemps, qu’une supercar ne nous avait pas secoué de la sorte.

Si vous avez déjà subi la colère d’une Ferrari F40 à pleine charge, alors vous pourrez avoir une (toute) petite idée de ce que vous réserve cette Pagani. Une bête de guerre que rien ne semble arrêter (si ce n’est ses très efficaces freins carbones céramiques, merci à eux !).

Pourtant, le voyage avait commencé avec douceur, en ville. La Huayra s’y est montrée d’une agilité et d’une facilité étonnante. On pourrait s’en servir tous les jours sans problème, ce qui n’est pas le cas de la F40.

Les petites routes de montagne ne lui posent aucun problème, et permettent de mettre à l’épreuve le système d’aérodynamique active inédit mis au point par Horacio Pagani. Quatre volets indépendants, un à chaque extrémité de l’auto, s’actionnent automatiquement afin de préserver un équilibre parfait (ceux situés à l’arrière servent également d’aérofreins).

Si cela peut paraître déroutant sur le papier, il n’en est rien lors des phases de conduite. La tenue de route est spectaculaire, une nouvelle référence dans le milieu. Il est difficile de mettre le bolide en défaut, à moins de déconnecter totalement le contrôle de traction.

Mais vous vous rendrez compte après quelques lacets, que ce n’est pas une idée judicieuse... Ou du moins pas lors d’une première prise en main ! Le jeu avec le levier de vitesse s’avère jouissif. La direction est d’une précision bluffante, même à grande vitesse. La Huayra se positionne exactement là où on le désire.

La route que nous avons empruntée se prêtait à l’exercice : c’est ici qu’Enzo Ferrari venait essayer ses créations. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare d’y croiser les futurs modèles du groupe, comme la  nouvelle Maserati Quattroporte ou le mulet de la future 458 “sauce Scuderia”. Mais chut c’est un secret !

Après un jour et demi passé au volant de la Huayra, un constat s’impose : Horacio Pagani a  conçu un chef d’oeuvre automobile sensationnel, vivant et sincère qui trouve instantanément sa place au Panthéon des supercars.  Grazie mille Signore Pagani

Laurent André

V12 GT

L'émotion automobile