Peking to Paris 2013
L’essence de l’automobile
De la Chine à la France, de Pékin à Paris, de la Grande Muraille à la colonne Vendôme. Une « promenade » de 12.200 km à travers huit pays. La majesté de la planète bleue face aux premiers représentants d’une invention majeure.
En 1907, alors que l’automobile n’est encore qu’un nouveau né, le journal Le Matin lance une course, de Paris à Pékin. Le trajet sera renversé. Le trophée ? Une bouteille de Champagne. Le Prince Borghèse mènera son Itala à la victoire à une moyenne de 96 km/h ! Et aujourd’hui, un revival à vivre en photos grâce à Gérard Brown…
100 voitures, au pied de la Grande Muraille de Chine à l’assaut des « routes » de Chine, de Mongolie, d’Ukraine, de Slovaquie, d’Autriche, de Suisse, de France. Des pluies diluviennes à la canicule, du brouillard autrichien aux tempêtes de sable. Plus qu’un voyage, il s’agit d’une aventure, d’une épopée rythmée par la variété des régions traversées.
Si parfois le bitume tranche les paysages, fend la forêt, souvent les plaines déroulent un tapis de poussière alors que montagnes et collines hésitent entre caillasse et gravette. Et que dire de ce désert de Gobi ? 300 kilomètres de solitude, dépouillés de toute vie. La lune sur terre ? Non, la lune est accidentée.
Les sommets enneigés coiffant des montagnes qui baignent leurs pieds dans des eaux cristallines. Les étendues luxuriantes ondulant comme une draperie épaisse. Le poids de
milliers d’années de minéralisation, d’érosion de glaciation. Le plus beau et le plus vierge des spectacles, parcouru comme la pellicule d’un film par des engins improbables.
Des carrioles à peine motorisées, aux luxueuses berlines britanniques en passant par ces camions qu’étaient les sportives d’avant-guerre, toutes ont affronté les mêmes adversités topographiques ou mécaniques. Toutes ont fait face aux tronçons chronométrés, sur « route » fermées ou ouvertes, sur circuit ou le long de courses de côtes.
En catégorie Vintageant, C’est une Chevrolet Fangio, bien nommée, qui recevait la bouteille de champagne au pied de la colonne parisienne. Parmi les Classic, deux grandes… classiques, les Porsche 911 et Citroën DS étaient devancées par une originale Leyland P76.
Malheureusement cette vénérable aventure était endeuillée par la perte d’Emma Wilkinson décédée à la suite d’un accident causé par un automobiliste russe assoupi au volant.
Hors normes, cet évènement crée une collision d’expériences relevant tantôt de l’exploit aventurier, du plaisir du pilotage, du voyage haut de gamme, du camping en milieu hostile, de la découverte de populations et de contrées inédites.
Le Peking to Paris est à jamais synonyme de moustiques, de bivouacs, de radiateurs transformés en geysers, de crevaisons, de foules en liesse, de folklore, de rencontres, de poussière et de fatigue.
Essayer de se mettre dans la peau de ces cocaïnomanes de l’automobile c’est comprendre ce pourquoi est faite une automobile : voyager ! Vivre, se sentir vivre en découvrant les mondes les plus ahurissants, en allant au bout de soi, au bout d’un véritable périple long et intense, en expérimentant la passion masochiste qui animait les pionniers de l’automobile. En différenciant une Automobile d’un produit de consommation ! Avant l’avion, l’automobile était un voyage, une expérience intimiste.
Julien Libioul
V12
GT
L'émotion Automobile
Photos : Gérard Brown
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