Carrera Panamericana 2012
Courage & passion
Parmi les courses réservées aux Classics, certaines prennent des allures de rendez-vous mondain, de divertissement pour pilotes blasés. D’autres, à l’instar de l’East African Safari, du Peking to Paris ou de la Carrera Panamericana font figure de démence automobile.
7 jours de course, 3000 kilomètres d’une épreuve longue, variée sinueuse, dangereuse. L’épreuve ne connut qu’une courte vie au milieu des années 50, avant d’être interdite pour des raisons de sécurité.
Depuis quelques années, l’épreuve renaît et permet à des passionnés de s’offrir le frisson des chaussées mexicaines, la passion d’une épreuve, d’une véritable épreuve.
En une journée, les équipages peuvent quitter la côte et ses chaleurs suffocantes, traverser le désert sous le regard inquisiteurs des charognards, slalomer entre les cactus, serrer au plus près des cordes montagneuses pour éviter les ravins abyssaux, avant de rejoindre péniblement les plus hauts sommets mexicains, là où l’oxygène se fait plus rare, là où les températures chutent.
Ces routes mexicaines, larges, serpentant avec douceur avant de se resserrer au détour d’une colline permettent aux concurrents de jouir de la vitesse. La vitesse, le maître mot de cette épreuve. Les plus rapides atteignent les 300 km/h et fendent le silence de la caillasse avec les grondements sourds et caverneux de leurs V8. Car proximité oblige, les muscle cars américains trouvent dans cette Carrera le parfait terrain de jeu. Les moteurs s’emballent, meurtrissent les pneumatiques, qui à leur tour meurtrissent le bitume.
Les vallées résonnent de la tonitruance des big blocks, des cubic inches, marquée par les coupures qu’imposent les robustes et lentes boîtes de vitesses. Une épreuve affolante qui aux Studebaker, Oldsmobile, Buick, Ford Mustang, mèle parfois des engins « exotiques » : Datsun, Porsche 911 et 356, Mercedes 300 SL, Volvo, BMW, Alfa Romeo. Des engins qui paraissent ridicules en regard des lourds et patauds vaisseaux gavés aux Edelbrocks et Holleys.
Enfin, il y a les surprises que provoque cette course. Entre les dépassements mal négociés, la méconnaissance du terrain, le road-book peu détaillé, l’enthousiasme des pilotes, l’obstination de la faune, les riverains inconscients, chaque kilomètre, chaque virage, chaque changement de rapport peut être le dernier.
A l’heure où je rédige ces lignes, nous venons d’apprendre le décès de John Cooper Fitch. Le légendaire pilote américain s’est éteint à 95 ans. En 1952, il effectuait sa première course en tant que pilote officiel Mercedes, la Carrera Panamericana sur une 300 SL. Excusez du peu !
Et au-delà de l’ambiance et des conditions affolantes de cette Carrera Panamericana, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une épreuve de vitesse. Cette année, elle mettait en avant la Studebaker de Pérez et Rodrigez. Ils devançaient de deux minutes et dix secondes la Studebaker de Velazquez et Tejada. L’équipage américain Douglas Mocket et Angélica Fuentes hissent leur Oldsmobile à la troisième place.
Sixièmes, les Belges Thierry de Latre et Eric Werner sont les premiers Européens sur le podium. Leur Ford Mustang devance celle d’un autre équipage belge, celui formé par Raphaël van der Straten et Yves Thirionet.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
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