Ferrari 340 Mexico Coupe

Gracieuse Italienne, belliqueuse Mexicaine

Dans les années 50, il importe pour les marques produisant les grandes GT de remporter d’éclatantes victoires en compétition. En 1952, Mercedes et Porsche ambitionnaient de se disputer les lauriers de l’édition 1952. Ferrari se devait de répliquer.

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En quatre années d’existence, entre 1950 et 1954, la Carrera Panamericana pour passer au rang de légende. Plus qu’une course cette épreuve était un délire, sur route ouverte, à 300 km/h, caressant le sable de la côte avant de flirter avec les neiges des montagnes. Dans les années cinquante, les pilotes composaient avec la chaleur moite, ils slalomaient entre colline et ravin, flirtaient avec les cactus et déplumaient les vautours, le tout au beau milieu de la population en liesse. Leurs adversaires ? Le chronomètre et leurs peurs…

En 1951, Ferrari place deux 212 aux deux premières positions de la Carrera. Quelques semaines avant le départ de l’édition 1952, Ferrari apprend que Mercedes est déterminé et envoie au Mexique deux prototypes de la spectaculaire 300 SL. Pour faire face, Ferrari puise dans son trésor de guerre, ressort le V12 340 America d’Aurelio Lampredi et construit trois versions lightweight du coupé 212, carrossé par Vignale. Toutes trois seront équipées de cette mécanique et dénommés « Mexico ».

La sublimissime 340 Mexico exposée dans notre galerie est celle qui prit le départ le 19 novembre 1952, piloté par le triple vainqueur des 24 Heures du Mans, Luigi Chinetti. Les deux autres monstres étaient confiés aux flamboyants Villoresi et Ascari, tous deux contraints à l’abandon. Chinetti et son copilote, Jean Lucas, ont vu le bout de cette course démentielle et terminent sur la troisième marche du podium, certes grâce à la disqualification de l’une des trois Mercedes 300 SL qui menaient l’épreuve.

Cette 340 Mexico offre un historique exceptionnel. Son moteur, assemblé le 2 septembre 1952, prend place dans son châssis le 18 et est envoyé chez Vignale avant d’être testée un mois plus tard et de terminer troisième à la Carrera Panamericana le 23 novembre. Taillée sur mesure pour la course, elle prit le départ des Mille Miglia en 1953, avec un abandon à la clef. Dans les milieux autorisés, on dit qu’elle aurait pris part aux 12 Heures de Reims, pilotée par le grandissime Phill Hill et par … Luigi Chinetti. Elle présentait également sa bestialité en 1954, sur les pelouses du cinquième Concours d’Elegance de Pebble Beach.

Après avoir changé de mains à plusieurs reprises, cette Mexico atterrît dans le garage de Larry Nicklin, un collectionneur très chanceux. En 1981, l’homme de goût offrait à sa belle la balade qu’elle méritait. Lignes droites et virages se succédaient, lacérées par les hurlements du V12. Bien décidé à accrocher les 100 miles per hour, Nicklin ouvre grand les carburateurs, lorsqu’un gyrophare inonde son rétroviseur. Sans plaques, documents du véhicule bien rangés … à la maison, Nicklin risque gros, mais s’en tire avec un avertissement !!!

Pour apprécier à sa juste valeur cette Ferrari, il nous fallait connaître son histoire, ses exploits ainsi que les circonstances de sa naissance. En recevant le V12 de quatre litres capable de cabrer 280 chevaux, en voyant sa carrosserie dopée aux hormones de la compétition par Vignale, la 212 se transformait en guerrière mexicaine, en mercenaire de la zone rouge, afin de tailler des croupières aux 300 SL. Esthétiquement cette 340 Mexico offre un étrange mariage. Aux lignes torturées et originales de la 212 s’ajoutent la bestialité des prises d’air du capot, les louvres des flancs et l’énorme bouchon du réservoir. Tout à la fois, vous aurez remarqué la finesse des attaches rapides du capot, ses sangles et les étonnants sièges baquets. Un subtil mariage de raffinement et de férocité incarnant l’étrange sex-appeal que provoquent les belles de course.

Si vous aimez sa brutalité esthétique, si vous vous sentez capable d’exploiter sa rage mécanique, si vous êtes prêts à défier la maréchaussée, RM Auctions a un deal à vous proposer… Amelia Island, ca vous dit quelque chose ?

Julien Libioul

V12 GT

L'émotion Automobile



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