Delahaye 175 S Roadster Saoutchik

L’extravagance du sublime

L’un des plus spectaculaires roadsters au monde sera mis en vente à la mi-août lors de la vente Sports & Classics orchestrée à Monterey par RM Auction. Pour le plaisir des yeux…

Delahaye 175 S Roadster Saoutchik, bleue, 3/4 avant gauche Delahaye 175 S Roadster Saoutchik, bleue, 3/4 ar drt Delahaye 175 S Roadster Saoutchik, bleue, moteur Delahaye 175 S Roadster Saoutchik, bleue, habitacle Delahaye 175 S Roadster Saoutchik, bleue, poignée de porte Delahaye 175 S Roadster Saoutchik, bleue, panneau de porte Delahaye 175 S Roadster Saoutchik, bleue, profil droit Delahaye 175 S Roadster Saoutchik, bleue, flèche
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Ses formes sont sculpturales, elle scintille de toutes parts, les ondulations de sa robe l’habillent voluptueusement et laissent deviner des dessous affriolants. Mais qu’est-ce donc ? Non messieurs, pas Marilyn Monroe. Celle-ci est française, bleue et c’est un roadster. Une Delahaye carrossée par Saoutchik !

Maurice Delahaye, en brillant ingénieur, inscrit son nom au faite de l’automobile dès 1895. Il produit alors en petite série des véhicules fiables et performants qui s’illustrent rapidement en compétition. Quelques ennuis financiers le poussent à délaisser l’automobile début 1900 pour se tourner vers les poids lourds et l’industrie. Au détour des années 30, l’entreprise entrevoit des jours meilleurs, la production automobile reprend de plus belle et culmine avec la redoutable 135. Elle s’imposera au Monte Carlo 1937 et 1939 et aux 24 Heures du Mans 1938. Au sortir de la guerre Delahaye conçoit le châssis 175 qu’il équipe d’un six cylindres de 4,5 litres développant 185 chevaux dans la version S qui nous occupe.

Et si le modèle que vous avez sous les yeux arbore des traits si ravissant c’est grâce à un ex-ébéniste d’origine ukrainienne, converti à la carrosserie et implanté à de Neuilly-sur-Seine. Unanimement reconnu pour sa maîtrise, pour la qualité de ses assemblages et de ses finitions, Saoutchik verra sa carrosserie péricliter en raison du coût exorbitant qu’engendrent ses œuvres d’art.

Et on peut parler d’œuvre d’art en voyant ce roadster. Inspiré par les courbes des roadsters français des années 30, Saoutchik a martelé la tôle avec fluidité, l’a orné de joyaux chromés, tenant du baroque. Chaque poignée de porte, garniture de feu, clignoteur en forme de flèche est si finement dessiné qu’il invite irrémédiablement à la caresse. L’habitacle, soigné avec autant de grandiloquence, prend l’apparence d’une somptueuse boîte à bijoux matelassée.

Cette voiture a été commandée par Diana Dors, une jeune et ravissante actrice de la trempe d’une Monroe. Agée de 17 ans à peine, elle mena le plus beau de ses joyaux, la Delahaye portée au rang de saphir, sur les pelouses des plus exclusifs concours d’élégance de l’après guerre. Imaginez vous cette élégante jeune femme vous croiser, dans un bruit grondement rauque, chevelure blonde virevoltant au gré du vent qui pénètre l’habitacle de la Delahaye. Merveilleux tableau ! Un tableau qui confirme que l’extravagance esthétique, humaine ou automobile, que la beauté surjouée, lorsqu’elle est assumée, accède au sublime.



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