Un V8 bi turbo à injection directe pour la M5?

Fini les hauts régimes

La récente introduction par BMW des X5M et X6M marque le début d’une nouvelle ère pour le constructeur munichois.

BMW X6 M rouge compteurs

En effet jusqu’ici les modèles les plus sportifs de la division M faisaient appel à des mécaniques dites « pointues », qui délivraient leur puissance à très haut régime, garantissant au pilote des envolées lyriques synonymes de plaisir de conduite (souvenez-vous du "Freude am fahren" des années 70). Le V10 de feu la M5 en est un excellent exemple, avec une sonorité passé les 6 000 tours à vous donner la chair de poule !

Mais la nouvelle tendance écologique est passée par là, et même la division M de la marque devra se mette au pas. Cette nouvelle vague s’est immédiatement concrétisée par l’apparition de nouveaux moteurs turbo compressés à injection directe développant une puissance de 555 ch. à 6 000 tours. Un coup d’œil sur ma fiche technique de la M5 nous montre que le moteur de celle-ci n’affiche que 507 ch. au régime de 7 750 tours !

La nouvelle M5 ferait donc logiquement appel à une variante de ce V8 4,4L, dont la puissance est largement suffisante, et qui offre de plus un surcroit de couple de l’ordre de 30 à 50% (!), suivant le régime. Cette nouvelle M5 rehaussera donc la barre vis-à-vis de la concurrence, même à supposer que BMW se contente de la puissance du X6M.

De plus, il est évident que le V10 doit coûter plus du double à produire, étant plus complexe et environ dix fois moins diffusé que le V8.

Il sera couplé à une version retravaillée de la boîte M-DCT SMG à double embrayage. Tout cela se traduira par des accélérations époustouflantes, nettement inférieures à 5 secondes pour le 0 à 100 km/h.

Cerise sur le gâteau, les émissions devraient chuter de 20%, en ville en particulier, grâce à l’excellent rendement de ce V8, sans parler de quelques accessoires de type « Efficient Dynamics »… la bataille entre les services marketings et les ingénieurs motoristes de la Division M doit faire du bruit à Munich.

Ils se seront au moins mis d’accord sur les efforts d’allègement grâce à une présence généreuse de fibre de carbone et d’aluminium, garantissant une excellente rigidité et une meilleure répartition des masses pour la tenue de route, des performances et une consommation améliorées, et une aura de prestige et de sportivité permettant de justifier l’écart de prix avec sa petite sœur, la 550i.

Tout cela ne va certainement pas arranger les affaires du fidèle spécialiste Alpina, qui avait fait de ces V8 compressés son nouveau cheval de bataille, la division M de BMW s’étant réservé les modèles les plus sportifs, au détriment du préparateur de Buchloe.

Charles Paxson

V12 GT

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