Un président "hybride"
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Le choix d’une automobile officielle pour la présidence n’est pas sans conséquences : car les attributs du modèle seront immédiatement disséqués par une nuée de journalistes et d’électeurs, chacun y voyant ce qu’il a envie d'y voir.
L’intéressant dans ce phénomène, c’est que le président et son entourage sont persuadés d’avoir fait un choix raisonné, censé projeter une image soigneusement élaborée par ses experts en communication.
La vérité est plus complexe, car au final le char de l’état trahit parfaitement les goûts personnels de nos dirigeants : Pompidou avec la SM Chapron a choisi le progrès sans complexes , François Mitterrand a bénéficié d’un prix collaborateur pour sa Renault 30 dont les 20 litres aux 100 n’étaient pas à la portée du premier prolétaire venu, Jacques Chirac ne voulait surtout rien changer, y compris sa vielle CX Prestige, Nicolas Sarkozy n’avait rien trouvé de plus onéreux que la 607 Paladine Hermès, et Hollande cherche à plaire à tout le monde avec sa Citroën DS5 Hybride.
Démonstration. Pour la droite « tradi » une Citroën de couleur sobre, rappelant de vieux souvenirs. Quant à la gauche, elle se rassure en se focalisant sur le budget dérisoire d’un tel char de l’état (environ 10 fois moins que la SM Présidentielle). Les centristes, eux, n’y voient qu’un monospace de plus, similaire dans son allure à ceux qui encombrent nos routes. Reste les écologistes, bien entendu ravis à l’idée d’une voiture de fonction « Zéro CO2 », malgré une autonomie en mode électrique équivalente à la longueur des Champs-Elysées…
François Hollande, lui, se console, en se disant qu'il n’aura pas à supporter trop longtemps l’habitabilité limitée, les grognements du moteur diesel et les secousses des pneus à taille basse, n’ayant que quelques kilomètres à parcourir à bord de cette modeste familiale avant de rejoindre son Falcon 900 au Bourget, à bord duquel il pourra se vautrer comme ses prédécesseurs dans un large fauteuil en cuir Poltrona Frau, une coupe de champagne frappé à la main gauche, le sourire aux lèvres…
Charles Paxson
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