Demolition man
Newsletter V12 GT:
La traversée d’une vingtaine de jolis villages catalans cet été m’a obligé à effectuer de savantes manœuvres, les 2.6 tonnes de mon 4X4 britannique s’accommodant mal de l’étroitesse des rues et des virages à angle droit.
Une remarque de mon passager m’a remémoré les mésaventures d’un confrère journaliste anglais, aujourd’hui disparu, George Bishop.
Ce dernier, après avoir longuement déjeuné tout en écoutant d’une oreille distraite les commentaires du service de presse d’un constructeur automobile, pris le volant d’une grosse berline de luxe flambant neuve, et partit essayer la nouveauté sur les petites routes environnantes.
Traversant un petit village, il décida de couper par une ruelle, dans laquelle il s’engageat sans ralentir, et surtout sans remarquer qu’elle se rétrécissait progressivement.
Il convient à ce stade d’expliquer que le déjeuner avait été particulièrement bien pourvu en vins et alcools de qualité, et George était un amateur réputé de bourgogne, dont il avait certainement abusé, comme à son habitude…
A tel point qu’il finit par coincer la voiture entre deux murs. Entêté, il fit alors rugir les six cylindres du moteur, accélérant de plus belle afin de « forcer le passage », tant et si bien qu’il devint impossible de dégager l’auto, dont il ne pouvait évidemment plus ouvrir les portes. Etant amateur de bonne chère, son embonpoint l’empechat de sortir par le toit ouvrant, il dut donc passer par le coffre…
Le constructeur automobile en question se souvient parfaitement de cette histoire, car la note fut particulièrement salée : outre la destruction de la voiture, la firme eut aussi à régler la reconstruction partielle d’une des maisons mitoyennes, l’engin de chantier qui a tracté la voiture hors de la ruelle ayant aussi abattu le mur de la salle à manger et du jardin…
Charles Paxson
V12 GT
L’émotion automobile
Vos commentaires