Pas de version hybride chez Lamborghini
Un nouveau taureau "light"
Apôtre de la course à la vitesse et à la puissance, Lamborghini n’est pas insensible à l’avenir de la planète, mais préfère d’autres solutions, d'après Stephan Winkelmann.
Les voitures hybrides fonctionnent parfaitement sur le papier : il est en effet d'une logique implacable de récupérer l’énergie cinétique perdue au freinage par le biais de générateurs entrainés par la transmission, énergie gratuite qui sera restitué lors d’une accélération.
Mais ce schéma ne fonctionne que s’il y a décélération, génératrice d’énergie, et ne sert absolument à rien sur autoroute, ou lorsque le véhicule roule à vitesse constante.
Au contraire, car les véhicules hybrides accusent un surpoids de plusieurs centaines de kilos, dû aux batteries extrêmement lourdes, sans parler du volume de celles-ci qui oblige à rallonger la carrosserie afin de conserver le même volume habitable. Un modèle hybride circulant peu en ville, ou essentiellement sur autoroute ou route rapide, pourrait ainsi consommer plus de carburant que le même véhicule équipé d’un moteur thermique.
Or les GT extrêmes telles que les Murcielago sont peu adaptées aux ruelles étroites et à la circulation urbaine. Elles sont plutôt utilisées lors de long Week Ends ou voyages courts, sur l’autoroute en majorité. Il est donc logique que Winkelmann, le CEO de Lamborghini, engage ses équipes sur d’autres voies que les solutions hybrides.
Coté motorisation, les progrès passeront par l’injection directe ce qui a déjà été fait sur la Gallardo. Sa grande sœur, la Murcielago, en bénéficiera sur sa nouvelle mouture, en 2011, qui sera motorisée par un nouveau V12.
Mais c’est surtout sur la réduction de poids que travaille Maurizio Reggiani, responsable de la recherche de la marque au taureau, en particulier au niveau du châssis, qui sera constitué par une plateforme en fibre de carbone, beaucoup plus légère et rigide. Cette structure se verra habillée d’éléments en aluminium ou en carbone, la recherche de l’allègement étant poussée à son maximum. Chaque pièce de la plateforme ou de la carrosserie, ainsi que des trains roulants, sera revue afin d’en minimiser le poids, sans diminuer pour autant sa résistance aux contraintes, un peu dans l'esprit du programme SV dont a bénéficié la Murcielago, mais en plus poussé.
Tout cela est évidement coûteux en temps et en matériaux nobles, Lamborghini devra donc chercher à faires des économies par ailleurs, peut-être en maximisant les synergies avec le groupe VW.
En tous cas, cette diminution de la masse, bénéfique aux accélérations et à la tenue de route, ne pourra que faire plaisir aux amateurs de GT, et ravir les écologistes, qui ne pourront que féliciter la marque pour ses efforts.
Charles Le Menestrel
V12 GT
L’émotion automobile
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